NOTRE-DAME BRÛLE : L’HOMMAGE DE JEAN-JACQUES ANNAUD AUX SAPEURS-POMPIERS DE PARIS

« Ce que je voulais faire, c'est parler d'âme. Et de cœur. »

Le réalisateur de La Guerre du feu s’est emparé du sujet de l’incendie de Notre-Dame de Paris, qui a eu lieu dans la nuit du 15 avril 2019. Le film Notre-Dame brûle sort ce 16 mars en salle et rend un hommage poignant au travail héroïque des pompiers, en mettant en images la façon dont une poignée d’hommes a sauvé la cathédrale.


Synopsis : Une reconstitution heure par heure de l'invraisemblable réalité des événements du 15 avril 2019, lorsque la cathédrale subissait le plus important sinistre de son histoire. Et comment des femmes et des hommes vont mettre leurs vies en péril dans un sauvetage rocambolesque et héroïque.

Découvrez la bande-annonce en cliquant ici.

Le 15 avril 2019, le monde entier retient son souffle face aux images en direct de Notre-Dame en proie aux flammes. Un incendie ravage la toiture et la charpente de la cathédrale, sous les yeux consternés et impuissants des passants. Commence alors une lutte acharnée des Sapeurs-Pompiers de Paris contre le feu, qui durera plus de 9 heures, et de laquelle ils sortiront victorieux.

Dans un entretien au Point, Jean-Jacques Annaud révèle son admiration pour ces soldats du feu. Il déclare avoir été bouleversé par l’héroïsme de ces gens ordinaires, qui s’engagent corps et âme dans la fournaise, avec 45 kilos de matériel sur le dos, pour monter les 400 marches qui leur permettront d’atteindre le beffroi nord en passe de s’écrouler.

« Ils peuvent être fiers. Vous savez, j'ai passé huit ans à Los Angeles : huit ans dans un univers de poudre aux yeux et de mensonges où des gens me racontaient qu'ils avaient travaillé avec Jean-Jacques Annaud alors que j'étais face à eux ! C'est ça, le milieu du cinéma à Hollywood. Là, avec les pompiers, on a affaire à des gens qui vivent au cœur du drame toute la journée. Vraiment ! Dans le réel ! Ils m'ont parlé de leur intervention sur Notre-Dame avec beaucoup d'humilité et un sens de la camaraderie remarquable. »

Ce qui l’intéresse dans cette histoire, c’est ce qui n’a pas pu être filmé. Ce que l’on n’a pas vu. Alors plutôt que de montrer des images de l’extérieur que l’on connaît par cœur, c’est l’intérieur de la cathédrale et les secrets de l’opération de sauvetage, qu’il nous dévoile.

Pour une telle ambition, il s’est appuyé sur le récit et les témoignages des protagonistes de l’incendie. Particulièrement en lien avec le général Gontier qui dirigeait les opérations le jour de l’incendie, le réalisateur a aussi bénéficié du conseil scientifique et technique de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris.

Il reconstitue ainsi heure par heure, la tragédie et l’intervention des forces de l’ordre. Les embouteillages parisiens qui ont empêché l’arrivée des secours, l’arrivée mouvementée du conservateur de Notre-Dame, l’épopée pour sauver la couronne d’épines, les multiples dysfonctionnements qui ont failli compromettre le sauvetage. Tout y est ! Et aussi invraisemblable que cela puisse paraître, tout est véridique.

C’est pour le spectateur une immersion totale dans ce combat haletant contre un feu immense qui contient en lui-même toute la dramaturgie nécessaire au film.

« C’est un film qui comprend des éléments cinématographiques tellement invraisemblables… Je n’aurais pas osé faire ces rebondissements dramatiques, si ce n’était pas verrouillé sur la vérité », avait-il expliqué au moment du tournage. « Quand j'ai commencé à lire les témoignages, j'ai pensé que c'étaient des bobards. J'ai donné le scénario au général Gontier, qui l'a annoté. Tout ce que je raconte, il l'a vécu. »

Il ajoute : « Rien n'est jamais aussi dramatique que la réalité. L'impératif ? Être aussi juste et précis que possible envers elle. »

Entre images d’archives et reconstitution pour l’intégralité des scènes à l’intérieur de la cathédrale, le réalisme est saisissant.

Face à la surprise du général Gontier à la vue des flammes réelles sur le tournage, le réalisateur s’amuse et lui répond : « Quand vous entraînez vos pompiers, vous ne les mettez pas devant des fonds verts en leur disant d'imaginer des flammes et d'avoir chaud ! » Les acteurs sont à 1,50 mètre d’un feu à 700 degrés. Ils ont suivi, pour cela, une véritable formation de pompier, au fort de Villeneuve-Saint-Georges.

Au milieu de la cohue parisienne, les bouchons, la vétusté du système de sécurité de la cathédrale, on voit les pompiers organisés, réactifs, minutieux. Le contraste est frappant.

Le film témoigne de l’engagement de ces hommes et de ces femmes, de leur confiance absolue envers leurs chefs, et de la fluidité de la chaîne de commandement malgré le désordre ambiant. 

On y voit un général Gontier, joué par Samuel Labarthe, depuis son poste de commandement ou directement au contact des flammes, lors de son « Tour du feu », par lequel il vérifie l’état de l’incendie et évalue le risque.

Une organisation millimétrée, qui a permis la victoire sur le feu et le sauvetage de l’édifice.


3 ans après la catastrophe, Notre-Dame brûle sort en salle le 16 mars 2022.


Plus de détails sur cette opération historique, et sur cet exemple de leadership par la confiance, dans la Master Class de Jean-Marie Gontier.

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